samedi 19 octobre 2024 à 14h30
"Ici on noie des Algériens" Hommage & marche en commémoration des victimes
Le 17 octobre 1961, des centaines d'Algériennes et d'Algériens ont été victimes d'un massacre colonial en plein Paris. Ce jour-là, des centaines d'Algériens qui défilaient pacifiquement contre le couvre-feu décrété pour les seuls Algériens ont été tués par la police. La Seine charria des centaines de corps en cette triste journée, les hôpitaux virent affluer d'autres centaines blessés pendant que des milliers de manifestants étaient incarcérés et parqués arbitrairement.
Après des décennies de déni, l'Assemblée nationale a enfin voté, le 28 mars 2024, une résolution (n 273 publiée au Journal officiel le 29 mars) "relative à la reconnaissance et à la condamnation du massacre d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris". Ce texte reconnaît enfin que "les familles algériennes manifestèrent pacifiquement contre le couvre-feu discriminatoire" et qu'ils furent victimes, sous l'autorité directe du préfet de police Maurice Papon, d'une répression violente et meurtrière faisant de nombreux morts et blessés.
Cette fin du déni est le résultat de la mobilisation militante qui exige chaque année depuis des décennies la vérité et la justice sur ce crime d'Etat. Cependant, il ne suffit pas que le massacre soit reconnu pour que justice soit enfin rendue, encore faut il que le crime commis soit qualifié pour ce qu'il est et que les responsables soient désignés sans exception.
Les multiples tentatives de réduire ce crime à la folie sadique d'un seul homme, en l'occurrence le préfet Maurice Papon, sont déjà à l'œuvre pour éviter que toute clarté soit faite sur ce massacre. C'est pourquoi le CSP 59, qui commémore depuis des décennies les victimes de ce massacre colonial, appelle à poursuivre le combat pour que ce massacre soit reconnu comme crime d'Etat et qu'une journée de commémoration des victimes soit officiellement décidée.
Le CSP 59 appelle toutes les organisations, syndicats, associations et partis démocratiques à une manifestation publique de commémoration en direction de la rivière "la Deûle" pour y jeter ensemble des fleurs en souvenir et en commémoration des victimes. Cette commémoration vise bien sûr à toutes les victimes des autres massacres coloniaux d'hier (de Madagascar à Sétif en passant par le Cameroun) et au peuple palestinien victime aujourd'hui d'un génocide depuis un an.