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mardi 18 octobre 2022 à 19h

Deux regards afrobrésiliens sur le féminisme et l'appropriation culturelle

Dans la pensée féministe et antiraciste occidentale, si la notion d'intersectionnalité (qui ambitionne d'articuler conjointement les rapports de domination entre classes, races et genres notamment) occupe aujourd'hui une place centrale, peu nombreuses sont les autrices ou les références historiques qui ne soient pas européennes ou nord-américaines. Or, d'autres espaces du globe ont eu pour point commun de partager une histoire esclavagiste au sein de laquelle le suprémacisme blanc et le patriarcat ont constitué des facteurs d'exploitation et de domination : à commencer par le Brésil, aujourd'hui gouverné par le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro. Dans ces espaces aussi, des militant-es et des chercheur-ses ont produit des savoirs pour combattre les injustices systémiques héritées du passé esclavagiste.

Cette rencontre, organisée conjointement par l'Atelier d'histoire critique, les éditions Anacaona et le café des Sarrazins aura pour objectif de parler de féminisme, de luttes antiracistes et anticoloniales depuis le point de vue brésilien et de questionner les conséquences de l'hégémonie des savoirs et des expériences occidentales dans les luttes contre le patriarcat et le racisme. A cette fin, nous aurons l'immense honneur de recevoir deux prestigieux intervenant-es :

Djamila Ribeiro, militante afroféministe et une philosophe brésilienne. Ses thèmes de recherche sont les relations raciales, le genre, le féminisme et l'intersectionnalité. Elle est considérée comme l'une des plus grandes références du féminisme noir et l'une des principales journalistes noires du Brésil. Plusieurs de ses ouvrages à destination du grand public sont traduits en français aux éditions Anacaona ses Chroniques sur le féminisme noir (2019), La place de la parole noire (2019) ou encore son Petit manuel antiraciste et féministe (2020).

Rodney William, anthropologue et docteur en sciences sociales. Il travaille sur les questions de la religiosité noire et des questions raciales depuis plus de vingt ans. Il est également babalorixa, dignitaire de la religion afro-brésilienne candomblé. Son essai sur L'appropriation culturelle (traduit en français aux éditions Anacona en 2020), a été publié au Brésil dans la collection coordonnée par la philosophe et féministe Djamila Ribeiro, qui déclare : « Rodney William étudie l'appropriation culturelle sous l'angle historico-culturel du colonialisme. Il établit une connexion avec les pratiques prédatrices des marchés capitalistes colonisateurs actuels, qui se servent des attributs culturels d'un peuple pour faire du profit, et vident de sens ses symboles d'appartenance ».

Pour plus d'information sur ces deux auteurs, suivez le lien vers le site de l'éditeur.

La rencontre aura lieu le mardi 18 octobre à partir de 19h au café des Sarrazins situé 52/54 rue des Sarrazins à Lille (métro Wazemmes ou Gambetta).
L'entrée est libre et gratuite.

Source : https://www.facebook.com/atelierdhistoirecrit…
Source : message reçu le 2 septembre 15h