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mercredi 21 octobre 2015 à 17h30

10 ans après les révoltes des quartiers populaires

ACRI (Agir contre le racisme et l'islamophobie) et le FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires) vous invitent à une conférence-débat de Mathieu Rigouste, qui aura lieu mercredi 21 octobre à 17h30, à l'université Lille-3 : Bâtiment A, amphi A7.

Le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré, deux jeunes enfants de l'immigration vivant dans les quartiers populaires de Clichy-sous-Bois, trouvaient la mort suite à un contrôle policier. Leur décès, et la provocation politique du ministre de l'intérieur d'alors, Nicolas Sarkozy, a provoqué des émeutes dans plus de 800 quartiers populaires de toute la France, dans ce qui est devenu la plus grande révolte depuis la Commune de Paris (1871 !).

La mort de Zyed et Bouna s'inscrit dans la longue lignée de ceux qui sont tombés, victime de violences policières : Malik Oussekine, MakoméM'Bowolé, Ali Ziri, Lamine Dieng, Lahoucine Ait Omghar, et beaucoup d'autres. Comme aux États-Unis, les vies des non-blancs ne semblent pas avoir de valeur aux yeux de la police et de la justice, donc de l'Etat. Les crimes sont réguliers, et les policiers systématiquement relaxés.

Le 18 mai 2015, les deux policiers impliqués dans la mort des deux adolescents ont ainsi bénéficié d'un non-lieu. 10 ans après les révoltes, le problème des violences policières est toujours autant d'actualité. Elles sont vécues quotidiennement par les habitants des quartiers populaires, en particulier par les jeunes et les personnes issues de l'immigration postcoloniale. Si la situation ne change pas, la prochaine explosion de révoltes des quartiers populaires sera inévitable.

Mathieu Rigouste est un militant et chercheur en sciences sociales, spécialisé dans la thématique des violences policières et de la continuité de ces violences avec la gestion coloniale. Il est l'auteur de plusieurs livres sur le sujet (notamment La domination policière, La Fabrique), à partir de son travail d'investigation dans les quartiers populaires, auxquels il appartient. Comme il le dit très justement : « La violence policière n'a rien d'accidentel. Elle est rationnellement produite et régulée par l'État ».

Source : message reçu le 16 octobre 12h