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jeudi 8 novembre 2012 à 18h30

Cinéma populaire à l'fosse 5: projection-débat

Mécontent et pas content, disent-ils Réalisé par des habitant-es de Mons-en-Baroeul (59), avec Mehmet Arikan et Nadia Bouferkas (Tribu association), 2004.

Mehmet Arikan et Nadia Bouferkas sont réalisateurs de documentaires et de films d'atelier au sein de l'association Tribu de Roubaix et anciennement de Vidéorème. A l'heure où les quartiers populaires sont dépeint comme des zones de non-droit, de « carences culturelles », de « manque de citoyenneté », voire de « désert politique », ce documentaire invalide tous ces phantasmes. Il est le fruit d'une démarche exemplaire de réappropriation, par la prise de parole documentaire, de la parole collective par des habitant-es de quartiers populaires, issu-es de l'immigration ou non. Quand nombreux sont les discours, reportages, documentaires, qui nous stigmatisent, nous caricaturent, ou préfèrent ignorer tout simplement des pans entiers de ce que nous vivons réellement, de ce que nous voulons, de ce que nous pensons dans les quartiers populaires, autant s'emparer nous-mêmes des armes de l'expression publique et politique pour affirmer haut et fort ce que beaucoup préfèrent ne pas voir : prenons la parole avant qu'on nous la donne. « Des habitants de Mons-en-Barœul (59) se risquent à une prise de parole individuelle et collective. Ils parlent de leur vécu, expriment leurs interrogations et nous questionnent sur nos représentations sociales. Avec de l'humour, un jeune homme raconte qu'il a déménagé sept fois dans sa vie... Dans le même immeuble! Malgré tout, ils croient au changement et à l'avenir qu'il est possible de construire ensemble ». Un documentaire d'une grande qualité sur le fond et sur la forme qui rappelle, pour celles et ceux qui l'ignorent, que les quartiers populaires n'ont pas besoin de tutelle culturelle, politique ou éducative (même de l'éducation populaire) des professionnel-les ou militant-es des classes moyennes et supérieures. Si la démocratie (demos : peuple, kratos : pouvoir) est le pouvoir du peuple, pour le peuple et par le peuple, il n'est plus possible que les classes populaires (60% de la population en France) soient presque tout le temps parlées par d'autres et ne puissent que rarement parler par elles-mêmes et pour elles-mêmes. Les habitant-es des quartiers populaires ont surtout besoin, d'une part, d'espaces de parole et d'espaces libérés des injonctions à « la mesure » et à la « politesse », et d'autre part, elles ont besoin de moyens pour faciliter l'expression autonome et la diffusion massive des analyses populaires critiques.

entrée libre et sans réservation

dans le cadre de la semaine de formation et d'éducation populaire organisée par P.H.A.R.E. pour l'Égalité, le Pavé, et Ch'faid du 02 au 10 nov. 2012.

Source : message reçu le 26 octobre 14h