mercredi 10 octobre 2012 à 18h30
Causerie critique de la valeur "la question des besoins"
« … à chacun selon ses besoins. », c'était, au temps de Marx, l'une des formulations du communisme.
Cette formulation a du sens, dans la mesure où elle désigne le communisme comme la situation où on produit pour satisfaire les besoins des hommes, et non pour créer de la valeur capitalisable. La « critique de la valeur » fonde sa critique radicale du travail sur le fait que justement, le travail se divise en création de biens satisfaisant des besoins, et de création de valeur capitalisable. Cette « double création » définit le travail qui donc, n'existe en tant que tel que dans un système capitaliste. La création qui n'a pour objectif que de satisfaire des besoins n'est pas du travail.
Mais qu'en est-il de ces besoins ? Contrairement à ce qu'affirme Abraham Maslow qui a élaboré une « pyramide des besoins », aucun besoin humain n'est naturel, tous les besoins humains sont modelés culturellement (en quoi l'homme n'est pas un animal). Ainsi, écrit Marx dans les Grundrisse, « la faim qui se satisfait avec de la viande cuite est une autre faim que celle qui avale de la chair crue » (tome I, page 26).
Par ailleurs, le mouvement d'émancipation fait lui-même naître des besoins dont le capitalisme n'a pas idée et qu'il ne pourrait de toute façon pas satisfaire (voir Marx encore, et Debord aussi).
La question des besoins est donc une question fondamentale, dont nous pourrons discuter dans une causerie…