thème : alternatives
Réagir (0)EnvoyeriCalPartager

vendredi 6 juillet 2012 à 20h

Conférence débat : "Biodiversité et sélection des plantes cultivées : un enjeu de société"

avec Pierre-Henri Gouyon
Docteur en génétique, ingénieur agronome et professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle, à l'AgroParisTech et à Sciences Po Paris

Entrée gratuite - participation libre proposée

Renseignements :

Confédération Paysanne Nord-Pas-de-Calais
03.21.24.31.53

nordexpasdecalexais@confexederatioexnpaysannexe.fr

http://nordpasdecalais.confederationpaysanne.fr

La biodiversité cultivée existe... mais elle se porte mal_!
En blé, 300 variétés inscrites au catalogue mais les dix variétés les plus semées couvrent environ 45 % des surfaces pour la récolte 2012.
En pomme de terre, près de 4000 variétés dans le monde, 1350 inscrites au catalogue européen et 200 au catalogue français. Une seule variété couvre 12% des surfaces mondiales.
Le remplacement des semences paysannes par quelques variétés industrielles standardisées pour les besoins de l'industrie conduit à réduire la biodiversité cultivée. À l'échelle planétaire, la FAO estime que 75 % des variétés cultivées ont disparu entre 1900 et 2001.

Les semenciers : une innovation faible et chère
Toutes les plantes agricoles, même celle vendues aujourd'hui par les semenciers, sont issues de semences sélectionnées et conservées de générations en générations par les paysans.Les paysans qui font des semences de ferme sont plus largement taxés et contrôlés depuis le vote de la loi sur les COV (28/11/2011) promue par la FNSEA. Ces nouvelles taxes enrichissent des firmes semencières qui investissent peu sur des variétés répondant aux enjeux environnementaux (faible niveau d'intrant) et beaucoup plus dans leur entreprise de privatisation du vivant (développement des hybrides (98% du maïs, 55% du colza et 3% du blé), lobbying pour faire autoriser les OGM et les brevets). De plus, agronomes et économistes s'accordent pour reconnaître une stagnation des rendements depuis le milieu des années 1990, notamment du blé tendre (51% de semences certifiées). La France serait pénalisée par sa spécialisation dans des cultures fragiles et exigeante en intrants (INRA Sciences sociales n°4-5-2011 Févirer 2012). Pourquoi augmenter les royalties versées si la recherche semencière ne permet pas de gains de productivité ? D'autant plus que les semenciers se portent bien : deuxième pays exportateur et F. Desprez, 187ème fortune de France en 2011 en hausse de 30% sur un an.

La recherche publique : des perspectives et peu de moyens

Un seul programme de recherche en blé tendre d'hiver en faible niveaux d'intrants était conduit en 2009 par l'INRA (B. Rolland, UMR Rennes). Pourtant sur blé tendre en conduite intégrée on diminue de 30 à 35 % les intrants alors que le rendement baisse de moinsde 10 % (Guichard et al. 2009) ! Seules deux chercheuses INRA travaillent aujourd'hui en France avec trop peu de moyens sur la sélection participative de variétés rustiques adaptées au terroir. Dans d'autres régions du monde où les paysans sont moins solvables pour les semenciers, cette démarche porte pourtant ses fruits.

Pour vous faire une opinion sur la sélection des plantes cultivées, venez écouter et débattre avec ce chercheur indépendant et reconnu.

Source : http://nordpasdecalais.confederationpaysanne.
Source : message reçu le 28 juin 10h