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lundi 7 avril 2014 à 18h30

Réunion publique sur le Traité Transatlantique avec Raoul-Marc Jennar

Raoul-Marc Jennar est docteur en sciences politiques

Appel du Collectif Régional pour dire Non au Grand Marché Transatlantique

Depuis juin 2013 se négocie, en toute opacité, entre les Etats-Unis et l'Union Européenne, un traité, baptisé officiellement « partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement », également désigné comme « grand marché transatlantique ». Il vise à donner un maximum de pouvoir aux investisseurs et aux multinationales. Comme s'ils n'en avaient pas déjà assez ! Les informations sur ce traité proviennent de fuites. Il s'agit d'un déni de démocratie, qui se conjugue avec une nouvelle étape dans la marchandisation du monde. Les mauvais coups se préparent dans l'ombre.


Les intérêts en jeu sont colossaux. Ces deux régions du monde cumulent 45 % du PIB mondial et les flux commerciaux et d'investissement entre elles représentent environ 500 milliards d'euros dans chaque sens. Mais, pour les étendre encore, le projet vise, au-delà de l'abaissement des droits de douane, à réduire la plupart des normes sociales et environnementales qui encadrent le commerce, les investissements, la production, le travail, la consommation, et en fait la vie de tous les jours. Il s'agit aussi de l'avenir des services publics, des services sociaux, des associations. Du droit du travail et des salariés. Et plus largement des questions de démocratie et de souveraineté.
Plusieurs précédents projets de traités dits de libre-échange (AMI ou accord multilatéral sur l'investissement, ACTA, ou accord « anti-contrefaçon ») ont été repoussés grâce à des mobilisations nationales et internationales. L'OMC quant à elle s'est trouvée largement paralysée du fait de l'opposition de pays émergents.


C'est maintenant par des accords bilatéraux, ou entre quelques états, que les milieux de la finance et des affaires avancent. C'est ainsi qu'a été signé l'ALENA entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique. Il n'a en aucun cas permis aux Mexicains de vivre mieux. Bien au contraire, il les a appauvris et ruiné une partie de l'agriculture paysanne. Et il a conduit les salariés américains à gagner moins. Un tel traité, comme le projet transatlantique, autorise par exemple une multinationale américaine (Lone Pine) à poursuivre le Canada en justice au motif que ses profits sont amputés par le moratoire décidé par le Québec sur l'exploitation des gaz de schiste…


Et quelle justice ! Des tribunaux privés où des avocats d'affaires, sous la pression des lobbies, offriront des ponts d'or aux multinationales sur le dos des États au mépris des biens et des services publics et de la protection de l'environnement.


Avec ce traité, les droits de douane seront fortement abaissés, ce qui pénalisera fortement notre agriculture, entre autres. Les normes sanitaires, sociales et environnementales pourraient être réduites au minimum américain. C'est donc le retour prévisible en France des gaz de schiste, des OGM, des poulets chlorés ou du boeuf aux hormones, pour ne citer que ces exemples

Le collectif régional STT dans le Nord-Pas-de-Calais


Un collectif lié au collectif national « Stop-Tafta » (voir l'annexe) s'est créé dans la métropole lilloise. Il se donne pour ambition d'informer sur ce projet par des formations et des débats publics, afin de faire jouer à nouveau « l'effet Dracula » (l'exposition à la lumière comme facteur d'évanouissement d'un monstre).


Il entend mettre sur la place publique ce traité et les dangers qu'il contient à l'occasion des élections européennes en interpellant les candidats et en leur demandant expressément leur position sur ce qui serait un recul démocratique, environnemental et social.
Il se donnera les moyens de décliner dans tous les domaines et dans tous les secteurs d'activité les menaces que ce traité porte en germe. Un site internet devrait voir le jour.
Un collectif de plus ? Non, car les dangers de ce traité concernent tout le monde. Chacun dans son secteur d'activité, dans son syndicat, dans son association, dans son parti, est appelé à le rejoindre car il nous faudra conjuguer nos forces pour, comme en 1998 avec l'AMI, réussir à faire capoter des négociations qui doivent aboutir début 2015. Le « créneau » des élections européennes peut s'avérer décisif pour gagner.


Nous faisons circuler cet appel afin d'étoffer un collectif qui doit être le plus large possible et réunir les organisations et citoyen(ne)s qui n'acceptent plus le moindre recul démocratique, écologique et social. A nous tous, nous pouvons faire échec à ce traité et reconquérir nos droits.


Ce collectif est une initiative de la société civile, associations, réseaux citoyens et syndicats. Il est bien entendu ouvert aux formations politiques engagées contre ce projet de traité. Nous veillerons ensemble, en particulier au cours des mois à venir, à ce que les enjeux électoraux, si légitimes soient-ils, ne perturbent pas l'unité d'action.

Pour contacter le collectif : taftexa.npdc@gexmail.com

Source : http://attaclillemetropole.over-blog.com/2014
Source : message reçu le 22 mars 16h