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mercredi 13 novembre 2013 à 18h

PSEUDONYMIE, HÉTÉRONYMIE ET IDENTITÉS NUMÉRIQUES

En partenariat avec la MESHS

Fanny Georges, maître de conférences en Sciences de la communication, spécialisée en sémiotique des interfaces numériques

Emmanuel Guez, artiste, philosophe, théoricien, écrivain et enseignant, il est chargé de la Recherche et des Projets à l'Ecole Supérieure d'Art d'Avignon, enseigne les arts et cultures numériques aux Beaux-Arts de Paris

Modération: Olivier Delannoy,

Le jeu avec le nom est une tradition ancienne. Depuis Ulysse (mon nom est personne) et l'énigmatique personnage d'Homère (est-ce vraiment quelqu'un ?) jusqu'aux hétéronymies de Pessoa en passant par l'expression d'un droit artistique à la pseudonymie reconnu et protégé par l'institution, il n'a pas été besoin d'attendre la révolution numérique pour se poser la question de l'identité comme élément de sens. À ceci près tout de même que le numérique apporte une nouvelle donne et change le problème : aux jeux de l'identité, il substitue ceux de l'identification. Puisque l'information est codée, son émetteur doit l'être avec elle. Le code est le levier de cette transformation. La pseudonymie/hétéronymie permettait de protéger l'individu en raison de sa notoriété, des risques que lui faisaient prendre ses œuvres ou de faire entrer la fiction jusque dans la signature, le « pseudo » permet quant à lui de faire émerger de la masse des données, un avatar, une identité, un ID. Si la mécanique du Web rend donc nécessaire l'identification, celui-ci n'en permet pas moins de prolonger par d'autres moyens le jeu des identités. Car qui dit identification ne dit pas identification unique.
Quels sont les enjeux artistiques et sociaux, en termes de construction des œuvres ou des personnes ? C'est la question qui sera posée à Fanny Georges et Emmanuel Guez.